Les milieux de la Réserve naturelle
Située dans la haute vallée du Doubs, dans le prolongement sud du lac Saint-Point, la réserve naturelle constitue l'une des plus riches zones naturelles du Haut-Doubs.
Outre son remarquable intérêt paysager, ce site de 430 hectares présente la particularité d'offrir une juxtaposition de milieux naturels très différents les uns des autres : lac, marais, tourbière, rivière, prairie, forêt, gravière. Son principal attrait réside cependant en ses milieux humides d'altitude (850 à 980 mètres).
Pour en savoir plus, voir la fiche de la réserve sur le site de L'INPN.
La faune
Le lac de Remoray est surtout réputé pour son avifaune exceptionnelle (231 espèces recensées). Les oiseaux nicheurs (110 espèces) les plus prestigieux sont liés aux milieux humides : La Bécassine des marais côtoie le Râle d'eau et la rare Marouette ponctuée. Plus communs, Foulques macroule, Grèbes huppés et castagneux, Cygne tuberculé et Canard colvert animent les lieux.
Depuis 1992, les Fuligules morillon et milouin nichent sur le site, et les Sarcelles d'été et d'hiver respectivement depuis 2006 et 2009. Dans les prairies humides, quelques Râles des genêts sont présents irrégulièrement aux côtés du Tarier des prés et du Pipit farlouse. La tourbière boisée accueille le Sizerin flammé et la Grive litorne. Le premier nid en France de cette espèce fut découvert ici, en 1955, par le célèbre ornithologue suisse Paul Géroudet. Enfin le Pic noir, la Chouette de Tengmalm et la Chevêchette d'Europe sont présents en forêt de la Grand'Côte. Le Pic tridactyle y fut observé en 1990 et 1991 et le Pic mar découvert en 2005. Plusieurs couples de Milans royaux exploitent le territoire de la Réserve.
Mal connue jusqu'à ces dernières années, la faune invertébrée présente une grande richesse. 66 espèces de papillons sont inventoriées, dont le Solitaire, le Cuivré de la Bistorte, le Fadet des tourbières et le Damier de la Succise. A proximité immédiate de la réserve, un coteau calcaire a été débroussaillé en 1996 et 2004 pour une petite population d'Apollons. 48 espèces de Libellules sont présentes, dont les quatre espèces françaises de Leucorrhines. Les milieux acides accueillent certaines espèces spécialisées : la Leucorrhine douteuse, l'Aeschne subarctique et les Cordulies arctiques et des Alpes.
La flore
Dans les marais, de nombreuses orchidées fleurissent aux cotés de l'Oeillet superbe et de la Primevère farineuse. Quatre plantes carnivores sont présentes dans la Réserve : la Grassette, la Rossolis à feuilles rondes (Droséra) et deux espèces d'Utriculaires (australis et minor). Les tourbières acides à sphaignes abritent l'Andromède, la Canneberge... Derrière les très belles ceintures végétales du lac, constituées de Scirpes, Phragmites ou Joncs, s'étendent de grandes cariçaies, moliniaies et mégaphorbiaies. Dans ces milieux fleurissent la Polémoine bleue, la Grande douve, l'Aconit napel...